1. Les associations vélos : les tenantes de l’expertise d’usage

 

 

Les personnes à vélo, de par leur expérience régulière du vélo acquièrent une connaissance pratique : elles sont à même d’identifier leurs besoins au regard de leurs usages.
Elles acquièrent également une solide connaissance de leur territoire. (sur tel axe les personnes en voiture ont tendance à couper par telle route, la vitesse est élevée sur tel tronçon de telle route..) 

Les associations, en regroupant ces personnes, vont alors fédérer des besoins et points de vue variées, du fait des usages variés du vélo.
Une personne sénior utilisant le vélo pour faire ses courses n’aura pas les mêmes besoins et la même pratique, qu’un parent se déplaçant à vélo pour se rendre au travail avant de déposer son enfant à l’école 
Cette connaissance fine des besoins de chacune et chacun, mais aussi du territoire, s’inscrit ainsi en complémentarité de l’expertise technique.
Exemple récurent: un axe cyclable fraichement aménagé apparait comme sous utilisé, en cause : un franchissement dangereux à effectuer du fait de la vitesse trop élevées des motorisés à ce niveau// du stationnement sauvage constaté régulièrement. 

Les associations sont ainsi garantes de cette expertise d’usage, qui, lorsqu’elle est prise en compte évite que des projets couteux ne correspondent pas aux ambitions fixées.


2. Les actions des associations pour accompagner au changement de pratique 

Permettre aux personnes de faire le choix du vélo, c’est agir sur toutes les thématiques de l’éco-système vélo : éducation à la mobilité vélo, action pour encourager l’autonomie dans la réparation de son vélo, évènements autour de la pratique du vélo, reconditionnement et vente de vélos, ou encore la lutte contre le vol.
L’annuaire du Collectif permet de retrouver, département par département, les actions et contacts des associations membres ou proches du Collectif Vélo Pays de la Loire.

annuaire Collectif Vélo Pays de la Loire – Mis à jour
Loire – Mis à jour

 

 

3. Observatoire des associations du collectif

Sur la trentaine d’associations qui composent le collectif, nous constatons que leur de date de création est un marqueur fort de leur identité.
A ce titre, il est possible de les classer en trois grandes catégories :

           Les associations historiques, crées avant les années 2000

Ces associations se sont construites autour de la volonté de défendre la pratique du vélo. Leurs militants sont plutôt des personnes retraitées, ayant de multiples engagements militants et politiques. Ces associations représentent 27% des associations du collectif.

Ces associations éprouvent moins de difficultés que les autres à se renouveler, leur ancrage territorial fort leur assurant une bonne identification. Néanmoins, les militants plus jeunes qui se tournent vers ces associations, font part de difficultés pour y trouver leur place.

Si dans les premières années de création de ces associations les relations avec les collectivités ont été marquées par des conflits, aujourd’hui, du fait de leur nombre d’adhérents et de leur présence ancrée sur le territoire depuis de nombreuses années, ces associations sont presque systématiquement associées aux réflexions et aux projets menées par les collectivités. Les relations sont marquées par des hauts et des bas, parfois des ruptures de dialogue. Toutefois, les collectivités locales ne peuvent les ignorer dans la durée et les écarter du débat.

          Les associations crées entre 2001 et 2017

Ces associations se sont crées autour d’un cœur d’action élargi aux enjeux écologiques, intégrant donc la thématique vélo, mais sans en faire l’objet principal de ces associations.
Ces associations représentent 37% des associations du collectif.

Du fait de leur cœur d’action axé sur l’écologie dans sa globalité, les militants sont plus diversifiés en termes d’âge et d’activité que les associations historiques.
Toutefois, elles se heurtent à des difficultés en termes de recrutement de nouveaux adhérents, d’autant qu’elles ont mis une grande énergie à lier vélo et écologie au cours d’une décennie peu propice localement à ce type de discours.

Pour ces associations, les relations plutôt conflictuelles avec les collectivités ont créé un passif négatif peu facilement dépassable. Elles sont globalement peu écoutées par les collectivités et ont du mal à
établir le rapport de force. De plus, le baromètre des villes cyclables dessert ces associations car il permet aux collectivités de penser la politique cyclable de leur territoire sans y associer les associations locales.

          Les associations crées depuis 2018
Ces associations se sont majoritairement créées en réaction à la crise du COVID ( augmentation soudaine du nombre ayant personnes à vélos, et des personnes ayant déménagé dans la région voulant reproduire leur mode de vie antérieur)  et la crise climatique. Elles se sont recentrées autour la thématique vélo, avec la volonté de représenter un ou plusieurs types d’usages : vélo en famille, entrepreneurs à vélo, vélotaffeurs. Ces associations représentent 41% des associations du collectif.

Les militants de ces associations, souvent d’anciens habitants de grandes villes sont plutôt jeunes, et ont des enfants.

Ces associations bénéficient de l’engouement actuel pour le vélo, qui rend plus aisé pour elles l’instauration du dialogue avec les collectivités, sans passif accumulé.